Penser, c'est dire non. Il faut développer son jugement. La raison doit prévaloir sur l'affectivité. Il faut
obéir pour obtenir l'ordre et résister pour obtenir la liberté. Tout homme est sensible quand il est spectateur et insensible
quand il agit. Le mot « Je ferai » a perdu des empires. Le futur n'a de sens qu'à la pointe de l'outil.
La guerre est le mal absolu ; il n'y a rien de pire que la guerre ; il faut tout faire pour l'éviter. La guerre entraîne
les massacres, l'oppression, la dictature et le déshonneur.
Il faut commencer par croire les évidences apparentes avant de pouvoir en douter. Le doute annonce la certitude. Aucune vérité
ne peut être « versée d'un esprit dans l'autre ». Elle doit passer par une patiente expérimentation. C'est
pourquoi les cours magistraux sont inutiles. « On n'apprend pas à écrire et à penser en écoutant un homme qui parle bien
et qui pense bien. Il faut essayer, faire, refaire, jusqu'à ce que le métier entre. » ; non pas noter précieusement
les phrases du discours professoral, mais se les approprier en les recomposant par soi-même comme on désassemble un outil et le remonte
plusieurs fois pour en maîtriser le fonctionnement.
Il faut remonter à la source même de la connaissance ; lire les auteurs dans le texte et non écouter discourir à leur sujet. On
ne retient à peu près rien d'une savante dissertation, c'est en exerçant de notre raisonnement que l'on apprend à raisonner.
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